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Chacun·e a sa définition de ce qu’est la musique expérimentale et ça nous plaît, chez ici l’onde. Pour découvrir les musiques expérimentales dans leur grande diversité, ici l’onde propose une playlist mensuelle sélectionnée par un·e artiste programmé·e, un·e partenaire culturel·le et un·e membre de l’équipe d’ici l’onde. Trois projets musicaux, mais pas que, qui leur plaît, les influence, qui vient de sortir ou qui a marqué leur esprit.
Playlist #8 – février 2025
Pour février, c’est au tour de Jeanne Bleuse, pianiste de La Vagabonde accueillie la semaine dernière en résidence pour son projet Road Movies, Irène Bony, partenaire historique d’ici l’onde et jeune retraitée du Consortium Museum et Johanna Benoist, notre super stagiaire en médiation.
Duo Myssil, La Tête à l’Envers, 2017
Quatuor Béla et Moriba Koïta, Impressions D’Afrique, 2019 – par Jeanne Bleuse
« La Tête à l’Envers pour dire mon admiration à ces deux femmes créatrices, Sylvaine et Noémi. Deux artistes de caractère, aux multiples talents. Drôles, inventives, curieuses et partageuses.
Impressions d’Afrique, un disque du Quatuor Béla et Moriba Koita, entre écriture de création et tradition orale, magnifique orchestration, un subtil accord de cordes et d’énergie. Une écriture de Frédéric Aurier nous rappelant à nos mémoires collectives ancestrales, soutenant avec humilité le langage unique du généreux griot Moriba.
Et les autres que j’aime, il faudrait beaucoup beaucoup de pages… »
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Rüdiger Lorenz, Synrise – Early tape recordings 1981-1983 – par Irène Bony
« J’aurais aimé proposer Electrophilia de Steven Parrino, mais on ne trouve rien sur YouTube…
En lisant les pages culture de Libé fin janvier, Marie Klock présentait Synrise – Early tape recordings 1981-1983 de Rüdiger Lorenz, pharmacien dingue de synthés qui sortit des albums entre 1981 et 2000. Je ne connaissais pas, je n’aurais pas écouté en 1981, à la différence de Gun Club, The Cure, Kraftwerk ou encore The Ramones, etc. Mais aujourd’hui, je cherche, j’écoute et Rüdiger m’a intriguée.
Il habitait à Mayence, région où j’ai aussi habitée, peut-être que c’est un signe ! »
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Tigran Hamasyan, Guidance, 2024 – par Johanna Benoist
« Tigran Hamasyan est loin d’être inconnu, mais, pour moi, c’est une découverte. De son nouveau projet, ce qui me plaît, c’est l’ambition. Musicalement, c’est inclassable, on saute d’un antipode à l’autre. Artistiquement aussi, puisqu’il s’agit d’un projet transmédia, qui s’accompagne d’un jeu vidéo et d’un travail scénographique. Avec le cinéaste Ruben Van Leer, il adapte un conte traditionnel arménien : un prince part en quête de l’oiseau aux mille voix, dont le chant permettra de restaurer la paix et l’harmonie. Je suis touchée par la pertinence et la portée de l’ensemble. »
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Playlist #7 – janvier 2025
Pour ouvrir la sélection des coups de cœur musicaux 2025, on a invité l’artiste Nina Garcia, qui jouera justement ce jeudi aux ateliers Vortex, Justine Frérot, directrice de Radio Dijon Campus, meilleure radio du monde capitaliste sur laquelle vous retrouvez chaque mois un épisode de l’onde sonore, et bien sûr l’incontournable directeur artistique d’ici l’onde Nicolas Thirion.
Conlon Nancarrow, Study for Player Piano N° 6, 1948-1960 – par Nina Garcia
« J’ai choisi un morceau du compositeur mexicain Nancarrow car je suis sur un projet avec la Novià pour lequel on va rejouer ses pièces pour piano pneumatique. Ça va être bien fun je pense, et je l’écoute à fond en ce moment. Cette pièce-là est plutôt mignonne par rapport à d’autres ! »
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Marie Davidson, Sexy Clown, 2025 – par Justine Frérot
« Pourquoi ce son ? C’est celui qui marque le retour de Marie Davidson après cinq ans d’absence et c’est l’un des albums que j’attends le plus en ce début 2025. On retrouve les ingrédients magiques d’un bon morceau électro : touches d’EBM, voire un peu de cold wave et du spoken word. L’album sort sur le label DEWEE de Soulwax. Elle sait bien s’entourer ! »
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Félicia Atkinson, La Pluie, 2024 – par Nicolas Thirion
« La Pluie, un morceau qui est paru sur le nouvel album de Félicia Atkinson, artiste qu’on a eu la chance d’écouter en concert en octobre dernier au Musée Archéologique de Dijon pour le festival MV, pour moi l’un des meilleurs moments musicaux de 2024. Félicia Atkinson est une artiste vraiment à part dans la scène des musiques expérimentales, à la croisée de la musique électronique/électroacoustique, des arts sonores et de l’écoacoustique. On parle parfois à son sujet d’infra-musique, c’est-à-dire que c’est « à peine » de la musique, c’est à la fois narratif et abstrait, composé d’éléments sonores assez minimalistes : des claviers improvisés, des enregistrements naturalistes très fins et de la voix qui n’est pas vraiment chantée, pas vraiment parlée, mais plutôt chuchotée, qui exprime les sensorialités de Félicia lorsqu’elle se promène, souvent dans des espaces naturels ou sauvages. On a l’impression, à l’écoute de la musique, d’écouter des paysages qui sont à la fois extérieurs – des environnements – et intérieurs – des sensations. Et c’est magnifique ! »
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Playlist #6 – décembre 2024
Pour ce dernier numéro de l’année 2024, on a donné les clés à l’équipe artistique de « Ramdalala Radio Diva » qui était en résidence chez nous en décembre. Retrouvez les recommandations musicales d’Anne-Laure Pigache, Anne-Julie Rollet, Carla Pallone et Marie Cambois.
Leur nouveau projet artistique sera à retrouver en février 2026 sur le festival Souffle !
Gregory Whitehead, The Problem with Bodies, 1993 – par Anne-Laure Pigache
«J’aime beaucoup l’humour de Gregory Whitehead, la façon dont il replace l’instrument voix comme étant plus largement l’instrument corps. Et par ailleurs j’aime lire et relire ses écrits sur la radio. »
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Tony Conrad, From the Side of Man and Womankind, 1973 – par Anne-Julie Rollet
« Cette pièce de Tony Conrad est une rencontre unique dans mon parcours d’Écoute. Une sensation de proximité et de profondeur. Le désir que cette musique ne s’arrête jamais. »
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Sarah Davachi, Ruminant, 2020 – par Carla Pallone
« J’écoute Sarah Davachi pour me reposer, plonger dans le deep listening et l’équilibre subtil entre analogique et acoustique de ses compositions.»
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Alvin Lucier, I am Sitting in a Room, 1969 – par Marie Cambois
«Je suis toujours touchée par cette pièce, par le geste qui l’anime surtout. Tout comme l’art conceptuel de Joseph Kosuth, j’apprécie cette sorte de définition de l’œuvre en elle-même. D’abord ça me fait sourire et puis ça vient me toucher à un endroit assez mystérieux de moi-même.
J’apprécie ce « grand tout » que ces œuvres comportent.»
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Playlist #5 – novembre 2024
Pour ce 5e numéro Sébastien Roux, artiste sonore et doctorant en Analyse des Pratiques Musicales à l’Ircam, Kevin Valentin, musicien et membre du collectif l’Engeance, et Valentine Leboucher, co-directrice d’ici l’onde.
Byron, Field of View, Played by Ear, 2014 – par Sébastien Roux
« J’ai découvert le travail sur les conseils de mon vieil ami Maxime Guitton. C’était il y a une petite quinzaine d’années. À l’époque Byron travaillait pour Phil Niblock. Byron est un artiste sonore expérimental. Il met en place des dispositifs, les active, les observe. Je suis fasciné par sa collection de pièces Field of View, Played By Ear. Dans ces videos, un performer (Byron) vient interagir avec le paysage sonore environnant capté par un microphone, à l’aide d’instruments : haut-parleur portatif ou guitare activée par un e-bow. À travers les déplacements (du micro ou de l’instrument), Byron transforme la matière sonore captée par le microphone. Ou comment le mouvement modifie la perception de ce qu’on l’entend. »
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Sarah Terral aka Clément Vercelleto, Le Morfil, 2023 – par Kévin Valentin
« J’ai choisi le dernier album de Sarah Terral aka Clément Vercelleto qui se nomme Le Morfil, sorti en 2023 avec sa pochette belle et bizarre. J’avais déjà énormément accroché à son premier album, Le Ménisque Original. Ces albums je les vois comme des collection de petites vignettes sans lien particulier entre elles, comme un recueil de poèmes sonores, avec des textures et des thèmes très différents. Toute cette musique est entièrement pensée et composée avec un système modulaire qui produit des sonorités et des tessitures que je trouve incroyables, ultra sophistiquées, tordues, glitchées dans tous les sens, bruitistes et parfois très oniriques, éthérées, toutes duveteuses. C’est à la fois super abstrait et foutraque, exigeant pour l’oreille et pourtant je trouve qu’il en ressort une clarté, une musicalité très belle et évocatrice. Il y a des passages super émouvants cachés dans ce déluge sonique. J’aime beaucoup l’idée d’une musique qui expérimente et qui casse des codes, qui nous emmène dans des terrains inconnus et parfois difficile à appréhender, mais qui raconte aussi quelque chose, qui est généreuse, qui a du contenu musical, dont on peut ressentir l’intensité sans en intellectualiser la forme, sans avoir à comprendre les tenants et aboutissants. La musique de Clément m’a beaucoup marqué car je trouve qu’elle correspond vraiment à cette vision qui décloisonne art sonore et musique et qui propose un univers unique et inspirant. »
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Uriel Barthélémi, Le Jardin : incantation – incarnation, 2024 – par Valentine Leboucher
« J’ai une grande passion pour les plantes vertes et l’installation performance d’Uriel Barthélémi allie le plaisir des oreilles et le sentiment de partager un instant particulier avec cette biodiversité recréé dans le Frac Champagne-Ardenne. Le Jardin : incantation – incarnation a ouvert le festival in situ programmé par Césaré, CNCM de Reims, en avril dernier et j’ai franchement vécu un moment de symbiose avec toutes ces plantes autour de moi, en pleine interaction avec le dispositif sonore et lumineux d’Uriel Barthélémi. Sans aucun doute une expérience sonore et végétale à recommander ! »
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Playlist #4 – octobre 2024
Ce mois-ci on partage les coups de coeur de Jeanne Larrouturou, musicienne de l’ensemble Batida, en résidence cette semaine à ici l’onde, Lucas Le Texier, attaché de production chez PointBreak avec qui ici l’onde a co-programmé les Journées du matrimoine en septembre, et Florentine Colliat, chargée de production chez ici l’onde
Zimoun, 191 prepared dc-motors, 39kg wood, 2021 – par Jeanne Larrouturou
« Les installations sonores de l’artiste suisse Zimoun, composées principalement de matériaux recyclés et de petits moteurs, parviennent toujours, malgré leur simplicité apparente, à me surprendre, m’émerveiller, me captiver et même me faire sourire. Zimoun réussit à faire coexister des dimensions en apparence opposées: la transparence de son dispositif engendre une complexité sonore et visuelle fascinante, l’uniformité des matériaux révèle l’individualité de chaque composant, et l’organisation mécanique minutieuse laisse place à des comportements chaotiques, orchestrant ainsi une poésie inattendue dans l’ordinaire. En tant que percussionniste, j’aime explorer le potentiel sonore et scénique des objets du quotidien et des matériaux bruts. Leur capacité évocatrice tisse un lien unique entre la scène et le public. Je pense que Zimoun a su développer un ton unique dans ce domaine, alliant une maîtrise technique remarquable à une sensibilité singulière. »
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Jean Dousteyssier, Struttin’ With Some Barbecue, 2016 – par Lucas Le Texier
« En 2016, je me rappelle faire une masterclass au Conservatoire de Dijon avec Jean Dousteyssier. Je passe à la contrebasse et je vois, sur ma partition, « Struttin’ with Some Barbecue » [sic], classique s’il en est. Je ne savais pas encore, mais je me mettais les oreilles dans la musique de la Nouvelle-Orléans. Quelques heures plus tard, j’assiste au concert du groupe, Post K, à l’Auditorium. Un D’Jazz Kab’. Et la, je sens quelque chose qui se joue. Jean Dousteyssier à la clarinette, le frère Benjamin au saxophone basse, avec Matthieu Naulleau au stride et Elie Duris à la batterie. Jouant des airs de mon enfance, entendus par Django, tout en s’amusant à défoncer les thèmes et les rythmes, dans un projet autour de l’ouragan Katrina. Comme un pont entre le free jazz que j’écoutais alors, et cette plus vieille musique américaine qui n’allait désormais plus me quitter. »
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Laylow, Mercy, 2016 – par Florentine Colliat
« Je n’ai pas une culture très étoffée en termes de Creative Music. Mais pour ce qui est du hip-hop, j’en connais un rayon. Donc j’ai fouillé dans mes albums fétiches, à la recherche d’un album « expérimental ». Et j’ai trouvé. Mercy, premier EP de Laylow, sorti en 2016. Au niveau des lyrics, le toulousain n’invente rien. Egotrip classique de tout rappeur qui se respecte. Mais la manière que Laylow a de poser est unique. Je me souviens qu’à ma première écoute, je n’ai pas adhéré au délire. Aujourd’hui c’est tout le contraire. Des chuchotements, voix grave, sombre, inquiétante qui tranchent avec des hurlements, des cris stridents où Laylow crache sa rage, où les paroles sont à peine descriptibles. C’est le feu et la glace en même temps. Ambiance digitale, projet hybride, énergie unique.»
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Playlist #3 – Spéciale Sonic Bloom – juillet 2024
Troisième épisode de ce nouveau format mensuel pour vous faire découvrir les musiques expérimentales dans leur grande diversité avec une dimension exceptionnelle à l’occasion du festival Sonic Bloom. Les huit artistes invité e-s sur le festival vous partagent un titre musical qui leur plaît, les influence, qui vient de sortir ou qui a marqué leur esprit.– avec Clément Gautheron, musicien, Émilie Lafranceschina, danseuse, Selma Namata Doyen, musicienne, Pierrick Finelle, photographe, Lucie Bortot, musicienne, Loïc Maily, musicien, Elli Conchon, musicienne et Guillaume Malvoisin, journaliste
Scalameriya, Dimensional Rupture, 2024 – par Clément Gautheron
« Un musicien serbe qui vit en Italie, un album qui s’intitule Standalone Episodes qui évoque le titre Dimensional Rupture. Libre à vous de choisir votre interprétation de ces termes qui ont un sens dans mon écoute de ce morceau. »
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Thomas Bonvalet, l’Ocelle mare, Sans chemin, 2022 – par Émilie Lafranceschina
« J’aime profondément cet artiste. Sa touche délicate, ses intuitions fines dans l’agencement de ses objets, son minimalisme gestuel, des hachettes. Voici de la musique que l’on regarde. Méticuleusement. Puissante de sursauts et d’instants d’envergure. De l’un à l’autre, un souffle coupé ou une expiration longue. Un quelque part de Dead Man de Jarmush. Tellement inspirant. C’est un artiste vibrant, on le dit presque possédé, oui, et surtout d’un talent fou à répandre sa fièvre. Sans Chemin, à écouter encore et toujours, un titre percutant, en ce mois de juillet 2024. »
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Steve Reich, Drumming, 1970-1971 – par Selma Namata-Doyen
« Une expérimentation musicale plus si jeune que ça, mais la répétition et l’exploration percussive et harmonique de ce titre, et plus généralement de cet album de Steve Reich, reste pour moi un objet de transe et d’entremêlement passionnant par la multiplicité de chemins qu’il ouvre à chaque écoute. »
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Madlib, THE NEW NORMAL, 2021 – par Pierrick Finelle
« Passerelle entre le beatmaking et l’univers de la distorsion sonore expérimentale, un hochement de tête instinctif qui vous vient sauvagement, vous voilà maintenant dans la dimension Abstrakt hip-hop de Madlib. »
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Lea Bertucci,On Opposite Sides of Sleep, 2021 – par Lucie Bortot
« Premier titre de l’album A Visible Length of Light de 2021, On Opposite Sides of Sleep est à l’image des typographies auditives de Léa Bertucci dont la composition traverse l’année instable de 2020, un filet de lumière et d’espoir existe en tout temps trouble… »
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John Zorn & Naked City with Eye, NYC live, 1992 – par Loïc Maily
« Ma découverte de Naked City remonte à mon adolescence, ma première rencontre avec les musiques expérimentales et improvisées. Ce qui m’avait le plus marqué, c’était avant tout la forme. Une grande partie de la musique de Naked City est composée de miniatures dépassant rarement la minute et dans lesquelles la musique peut changer du tout au tout en un instant, à la façon d’un collage en arts plastiques. Il en résulte une musique très dense et impactante, comme si cette contrainte de temps obligeait les musiciens à expulser leur énergie de la manière la plus brut et brutale possible. »
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Author and Punisher, Nihil Strength, 2018 – par Elli Conchon
« Cet artiste mêle technologie, ingénierie et musique. Ce que j’aime dans ce qu’il fait, ce n’est pas tant la violence du son mais plutôt la manière dont la lourdeur des machines qu’il créé lui-même peut impacter son jeu instrumental, et donc sa manière de composer, qui rend sa musique si lourde, dans tous les sens du terme. »
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Rodolphe Burger, Olivier Cadiot, Zo loue, 2002 – par Guillaume Malvoisin
« Cadiot est un cador touche-à-tout. De la Bible au théâtre. Burger prend en sandwich son amour du blues et des chroniques populaires. Les deux, ensemble, savent ce qu’une langue peut dire. Zo loue naît du Welche alsacien, petite litanie sur une rivière et son territoire perdu. »
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Playlist #2 – juin 2024
Deuxième épisode de ce nouveau format mensuel pour vous faire découvrir les musiques expérimentales dans leur grande diversité : trois inivté·e·s qui vous partage un titre musical qui leur plaît, les influence, qui vient de sortir ou qui a marqué leur esprit.
Ce mois-ci nous avons invité Anne Briset, musicienne de l’ensemble Batida en résidence cette semaine, Jérôme Vion, artiste intervenant sur le projet « Groupe d’action sonore » pour Jours de Fête à Fontaine d’Ouche, et Juliette Tixier, chargée des publics et de la communication à ici l’onde.
Kamilya Joubran et Werner Hasler, Wanabni, 2010 – par Anne Briset
« C’est un extrait de concert, auquel je n’ai pas eu la chance d’assister mais que j’ai découvert à travers l’album Wanabni. Ce qui me plaît d’abord, c’est la découverte d’un son que je n’avais jamais entendu. Dans le sens où j’ai l’impression d’ouvrir une nouvelle porte… Ce duo a créé son propre son à la croisée de leurs propres univers musicaux. C’est aussi un duo qui s’écoute, qui respire d’un même souffle. Une invitation au voyage… Tres beau ! A noter que ce duo devient aussi parfois trio avec la contrebassiste Sarah Murcia, à découvrir absolument ! »
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René Lussier, Le trésor de la langue, 1989 – par Jérôme Vion
« L’œuvre qui me vient spontanément à l’esprit c’est l’album Le trésor de la langue de René Lussier, sorti en 1989. Pour moi cette musique résiste au temps, j’y reviens régulièrement et j’y découvre toujours quelque chose de nouveau. Dans la distribution, en plus de Jean Derome, le complice de toujours, on retrouve Fred Frith et Tom Cora qui tournaient à la même époque leur fabuleux duo d’hommes-orchestre Skeleton Crew (dont je vous recommande également l’écoute). Ce fut mon premier contact avec la musique microtonale et la musicalité de la parole qui est au centre de mes recherches actuelles. C’est aussi un impressionnant travail de dramaturgie musicale, conçu à partir de documents d’archive et d’enregistrements de terrain, mettant en dialogue personnages historiques et simples quidams à travers diverses temporalités. En voici un extrait, certainement le plus emblématique et la porte d’entrée idéale vers cette œuvre que je vous invite à (re)découvrir au plus vite! »
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Asher Zax - Live au Festival Sonic Protest 2023 – par Juliette Tixier
« Lors de notre passage en équipe au festival Sonic Protest en 2023, j’ai assiste au concert d’Asher Zax, programme juste apres la performance de Nicolas. Je me souviens d’entrer dans la salle de concert de Mains d’Œuvres, plongée dans une obscurité presque totale, à l’exception des lampes de pupitre des interprètes. Une salle comble, et surtout un niveau sonore assourdissant. J’ai commencé à sourire, parce que je sentais que c’était déjà, au bout de quelques secondes, une belle claque sonore. Je me suis assisepar terre contre un mur au fond de la salle, j’ai fermé les yeux et je me suis laissée traverser par des « prerr», des «shrrrr» et des « bzzzz» dans tous les sens et très fort, par la voix de Meira Asher égrenant des phrases laconiques, post-traitées, répétées, intégrées à cette masse sonore faite d’une multitude de détails. J’aurais aimé que ça dure encore plus longtemps. Une très très très agréable grosse claque.»
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Playlist #1 – mai 2024
Pour cette première playlist, on a invité aux côtés de Nicolas Thirion (directeur artistique d’ici l’onde), Clément Lebrun (artiste médiateur) et Christine Bertocchi (Cie D’un Instant à l’Autre) à l’occasion de la formation « Médiation et création sonore » organisée et animée par eux deux, en partenariat avec ici l’onde et La Coursive, les 2 et 3 mai à Dijon.
Meredith Monk, Turtle Dreams, extrait du film de 1983 – par Christine Bertocchi
« J’ai d’abord découvert ce film par extrait dans le documentaire de Peter Greenaway sur Meredith Monk dans la collection « four american composers», très beau coffret sur des compositeur-rices américain-es de la tendance musique répétitive. J’avais été touchée par cette pièce fantomatique, hypnotisante et quand Meredith Monk m’a invitée a passé du temps chez elle à New-York en 2012, elle m’a ouvert ses archives et j’ai pu regarder le film en entier, aussi bien sa version scénique que filmique. J’ai été fascinée par ce film que je trouve dingue, énigmatique, très chargé émotionnellement. J’adore l’installation du début, les matières sonores et la façon dont la caméra évolue des mains du claviériste vers les chanteurs. Ce n’est pas uniquement de la musique répétitive, il y a une sorte de folie, notamment dans les solos vocaux, avec des vocalités très étendues. On ne sait pas dans quel pays on est, dans quelle culture on est, comme affranchi-es de cette identité nord-américaine. J’aime beaucoup ce dialogue entre la structure très ferme, très millimétrée et la folie intérieure qui s’exprime et se propage. »
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Ensemble LIKEN, composition ouverte de Timothée Quost, La toute multiple, extrait À l’improviste, 2022 – par Clément Lebrun
« Timothée Quost est un des musiciens qui m’a le plus marqué ces dernières années: un parcours complet (du jazz à l’écriture, de l’impro à la noise), un militantisme dans la création à toute épreuve et une personne qui rend curieux! Avec l’ensemble Liken, j’ai l’impression d’avoir trouvé un souffle nouveau qui bouscule tout ce que j’essaye de bousculer depuis des années. Ici, les frontières entre écriture et improvisation, musique « contemporaine» et noise music, performance et composition, acousma-tique et souffle vibrant sont totalement chamboulées: on a juste une bande de jeunes musicien-nes totalement libres qui offrent à voir et à entendre une énergie qui me réanime à chaque fois, sans catégorie stylistique ou esthétique en tête, juste le plaisir de faire du son ensemble. L’un de mes meilleurs concerts cette année et que j’ai eu la chance de voir dans le lieu que je co-dirige actuellement : le DOC, en Normandie. »
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Claire Rousay, Lover’s Spit Plays in the Background, Sentiment, 2024 – par Nicolas Thirion
« Claire Rousay est une musicienne canado-américaine qui compose habituellement de la musique expérimentale à base de field recording, d’enregistrements de sa vie quo-tidienne. Elle vient de sortir un album très étrange et très beau, Sentiment, une sorte de folk avec des voix autotu-nées. Je suis hyper fan ! »
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